Le Service Technique de la Propreté de Paris fonctionne grâce à environ 5000 éboueurs et 600 chauffeurs, qui nettoient et collecte les ordures ménagères et les emballages recyclable de la capitale dans la moitié des arrondissements. Suivant le mot d’ordre de l’intersyndicale de bloquer le pays à partir du 7 mars, et même avec un jour d’avance, les camarades de la « filière déchets » sont entrés massivement dans le mouvement. Pas un camion de la régie n’est sorti pendant 12 jours, les garages étant bloqués par des piquets de grève autogérés par les conducteurs ou par des éboueurs grévistes, assistés par des collectifs informels et interprofessionnels, et encouragés par le blocage des incinérateurs d’Ivry-sur-Seine et d’Issy-les-Moulineaux organisés par les fédérations CGT Energie & Services Publics.
Depuis le jeudi 16 mars et l’aveu de faiblesse constitutionnel du gouvernement, qui a dégainé l’article 49.3 pour faire passer en force le projet assassin de faire travailler 2 ans de plus les ouvriers les plus soumis à la pénibilité, la répression est devenue plus ferme et systématique, y compris chez les grévistes du privé comme sur le piquet de grève des éboueurs de la société Pizzorno à Vitry-sur-Seine. Dès le 17 mars la préfecture a procédé à des réquisitions, a priori illégales puisqu’aucun avis de l’ARS ne permet d’objectiver le risque d’insalubrité. Le samedi 18 mars, les grévistes de certains garages se sont mis en grève à 100% et ont quitté leur lieu de travail pour ne pas tomber sous le coup de Trafalgar du préfet. D’autres n’ont pas eu ce réflexe et ont dû sortir collecter sous peine de très lourdes amendes.
Dès lundi 20 mars commence donc une nouvelle étape de la grève, pendant laquelle les conducteurs devront tenir une grève très majoritaire, totale et illimitée pendant de longs jours voire de longues semaines jusqu’au retrait du projet de loi scélérat de la bourgeoisie, qui fait les poches des salariés pour continuer à se gaver d’une planète qui n’en peut plus et à servir de belles tranches de vie, quitte à raccourcir celle des autres. C’est pourquoi nous, organisés dans le syndicat CGT TAM DPE qui regroupe les travailleurs des métiers de l’automobile à la ville de Paris (conduite et maintenance), créons ce jour notre caisse de grève et de solidarité en vue de soutenir notre effort dans la durée et de porter le salariat vers une victoire historique.